Question d’actualité ouverte, adressée au Président de la République.

(crédit photo: Laurent HALBIN, ACTIF – septembre 2017)

 

Monsieur le Président,

Il y a un mois, les iles de l’archipel des Antilles subissaient les assauts de plusieurs ouragans consécutifs. L’ampleur du désastre est aujourd’hui évaluée par les experts de la construction, mais aussi de la flotte navale, voir des mobiliers, articles ou équipements sinistrés.

Plusieurs arrêtés ouvrent ou ouvriront les « droit à la garantie des assurés contre les effets des catastrophes naturelles sur les biens faisant l’objet des contrats d’assurance ».

La Fondation des Architectes de l’Urgence, après avoir dépêché une demi douzaine d’architectes sur place, déclare que « seules 5% des constructions sont détruites ou complètement inutilisables sans la mise en œuvre de travaux très importants. »

Pour les autres, les réparations devraient débuter, les gravats et déblais attendent d’être évacués.

Dans son rapport 2016 « Inspection du Travail en France en 2015 », le Directeur Général du Travail reconnaît, page 131, que « la problématique de l’amiante est complexe et tendue sur le territoire, vu notamment l’absence de laboratoire « META » dans les Antilles et en Guyanne. »

A Paris, le 14 septembre 2017, en clôture du Salon des Professionnels de l’amiante, la Cheffe du Pole Amiante de la Direction Générale du Travail nous informait que les Inspections du Travail disposaient des moyens pour assurer leurs missions.

Or il semblerait que la présence d’amiante dans les déblais comme dans ouvrages conservés, comme enduits extérieurs des maçonnerie, n’a pas été réellement prise en compte, à la hauteur des enjeux de santé publique et environnementale que représenterait l’ignorance de la présence de risques d’exposition pour les travailleurs comme pour la population.

 

Monsieur le Président, je vous saurai gré de bien vouloir transmettre la double question suivante aux ministres concernés par la maitrise des risques amiante, ainsi qu’à Monsieur le Premier Ministre, garant de la mise en place du Plan d’Actions Interministériel Amiante :

 

Quels sont les moyens ou les mesures d’urgence qui ont été diligentés pour garantir aux populations l’absence de risques d’exposition aux fibres d’amiante dans les territoires sinistrés par les ouragans IRMA et MARIA ?

Le respect de la réglementation française en matière de maitrise des risques sanitaires est-il à ce jour, garanti, exigible et opposable dans les territoires ultramarins ?

Ne serait-il pas opportun de mobiliser les moyens du Plan de Recherche et de Développement Amiante, pour diligenter une mission d’évaluation des moyens et mesures efficients spécifique à la situation des Antilles?

 

La tenue du séminaire organisé le 10 octobre 2017 par la DGT, l’INRS et l’OPPBTP serait une occasion certaine pour nous apporter les premiers éléments de réponse.

 

Vous remerciant par avance de la suite que vous donnerez à cette requête, je vous prie Monsieur le Président, d’agréer mes salutations les plus cordiales.

 

Luc BAILLET, architecte.

Publié le 5/10/2017